Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 1.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
D’UN PAPILLON

aucun des assistants. Une vieille Demoiselle, qu’une lecture intelligente de la Physiologie du mariage de M. de Balzac avait confirmée dans ses idées de célibat, et qui avait fait de ce livre son vade mecum, dit qu’assurément une Demoiselle n’aurait point ainsi rédigé ces trois articles. La plus jeune des sœurs de la mariée, Libellule très-impressionnable, fondit en larmes en cette occasion pour se conformer à l’usage.


Le soir même une grande fête fut donnée sur la lisière des beaux bois qui entourent le château de la Favorite, dans le sillon d’un champ de blé qu’on avait disposé à cette intention.

Des lettres d’invitation, imprimées en couleur et en or par Silbermann de Strasbourg, sur des feuilles de mûrier superfin, avaient été adressées aux étrangers de distinction que le soin de leur santé et de leur plaisir avait amenés dans le duché, et aux notables Insectes badois que les époux voulaient rendre témoins de leur fastueux bonheur.

Les préparatifs de cette fête firent tant de bruit, que les chemins furent bientôt couverts par l’affluence des invités et des curieux. Les Escargots se mirent en route avec leurs équipages à la Daumont ; les Lièvres montèrent les Tortues les plus rapides ; les Écrevisses pleines de feu piaffaient et se cabraient sous le fouet impatient de leurs cochers. Il fallait voir surtout les Vers à mille pattes galoper