peut-être explique le monde, je n’en disconviens pas, ne doit pas se faire jour : il faut, dans l’intérêt de la science…
— Dites des savants, s’écria Marmus.
— Soit, reprit l’académicien ; il faut qu’il soit écrasé dans son œuf : car, après tout, messieurs, c’est le panthéisme.
— Croyez-vous ? dit le jeune journaliste.
— Comment admettre une attraction moléculaire, sans un libre arbitre qui laisse alors la matière indépendante de Dieu !
— Pourquoi Dieu n’aurait-il pas tout organisé par la même loi ? dit Marmus.
— Vous voyez, dit le journaliste à l’oreille de l’académicien, il est d’une profondeur newtonienne. Pourquoi ne le présenteriez-vous pas au ministre de l’instruction publique ?
— Mais certainement, dit l’académicien heureux de pourvoir se rendre maître du Zèbre révolutionnaire.
— Peut-être le ministre serait-il satisfait d’être le premier à voir notre curieux Animal, et vous nous feriez le plaisir de l’accompagner, reprit mon maître.
— Je vous remercie…
— Le ministre pourra dès lors apprécier les services qu’un pareil voyage a rendus à la science, dit le journaliste sans laisser la parole à l’académicien. Mon ami peut-il avoir été pour rien dans les montagnes de la Lune ? Vous verrez l’animal, il marche à la manière des Girafes.