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GUIDE-ÂNE

Les partisans du système de l’unité zoologique apprirent qu’un ministre devait faire une visite au précieux Zèbre, et craignirent les séductions. Le plus ardent des disciples du grand Homme accourut alors, et voulut voir l’illustre Marmus : les faits-Paris étaient montés à cette brillante épithète par d’habiles transitions. Mes deux maîtres refusèrent de me montrer. Je ne savais pas encore marcher comme ils le voulaient et le poil de mes bandes, jaunies au moyen d’une cruelle application chimique, n’était pas encore assez fourni. Ces deux habiles intrigants firent causer le jeune disciple, qui leur développa le magnifique système de l’unité zoologique, dont la pensée est en harmonie avec la grandeur et la simplicité du créateur, et dont le principe concorde à celui trouvé par Newton pour expliquer les mondes supérieurs. Mon maître écoutait de toutes mes oreilles.

— Nous sommes en pleine science et notre Zèbre domine la question, dit le jeune journaliste.

Mon Zèbre, répondit Marmus, n’est plus un Zèbre, mais un fait qui engendre une science.

— Votre science des Instincts Comparés, reprit l’unitariste, appuie la remarque due au savant sir Fairnight sur les Moutons d’Espagne, d’Écosse, de Suisse qui paissent différemment, selon la disposition de l’herbe.

— Mais, s’écria le journaliste, les produits ne sont-ils pas également différents, selon les milieux atmosphériques ! Notre Zèbre à l’allure de Girafe explique pourquoi l’on