Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 1.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
GUIDE-ÂNE

teurs avaient écrit sur l’instinct, il expliqua l’instinct, il raconta les merveilles de l’instinct, il joua des variations sur l’instinct, absolument comme Paganini jouait des variations sur la quatrième corde de son violon.

Les bourgeois, les Femmes s’extasièrent. Rien n’était plus instructif, ni plus intéressant. Quelle éloquence ! on n’entendait de si belles choses qu’en France !

La province lut dans tous les journaux ce fait, à la rubrique de Paris :

« Hier, à l’Athénée, a eu lieu l’ouverture du cours d’Instincts Comparés, par le plus habile élève de l’illustre Marmus, le créateur de cette nouvelle science, et cette première séance a réalisé tout ce qu’on en attendait. Les Émeutiers de la science avaient espéré trouver un allié dans ce grand zoologiste ; mais il a été démontré que l’Instinct était en harmonie avec la Forme. Aussi l’auditoire a-t-il manifesté la plus vive approbation en trouvant Marmus d’accord avec notre illustre Cerceau. »

Les partisans du grand philosophe furent consternés, ils devinaient bien qu’au lieu d’une discussion sérieuse, il n’y avait eu que des paroles : Verba et voces. Ils allèrent trouver Marmus, et lui firent de cruels reproches.

— L’avenir de la science était dans vos mains, et vous