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LE RAT
y reçut force égratignures, même y perdit la queue, mais n’y laissa pas la vie. Peu d’instants après, il avait regagné notre trou domestique ; et pendant que nous léchions le sang de ses blessures, il nous disait en souriant : « Voyez-vous, mes enfants, il en est du péril comme des Bâtons flottants :
« De loin, c’est quelque chose, et de près, ce n’est rien. »
TROTTE-MENU, avec aplomb.
Oh ! le péril ne m’effraye pas ; je n’ai peur de rien.
En ce moment, on entend au dehors frapper trois coups dans les mains. Trotte-Menu veut fuir. Ronge-Maille l’arrête.
RONGE-MAILLE.
Tu n’as pas peur ; cependant tu commences toujours par te sauver… Mais rassure-toi ; je connais ce signal… c’est l’amoureux de Toinon qui l’appelle… Nous pouvons rester là. Les amoureux ne sont dangereux pour personne : ils ne pensent qu’à eux.
Scène III.
Les Mêmes, TOINON, UNE VOIX au dehors.
TOINON. Elle a doucement ouvert la porte de sa chambre, marche sur la pointe du pied et va vers la fenêtre.
Quoi ! c’est vous, Paul ? quelle imprudence !… Si mon père rentrait !…
LA VOIX.
Ma foi, voilà deux jours que je ne vous ai vue, et je