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PROLOGUE.

libre et réformatrice ; il dit que l’éloge de sa patience est un coup de sabot donné aux honorables représentants.

L’Âne blessé au cœur, brait de sa place pour que l’orateur soit rappelé à l’ordre.

Tous les animaux domestiques font chorus avec lui : le Chien aboie, le Mouton bêle, le Chat miaule, le Coq chante trois fois.


Le Canard dit qu’on se croirait parmi les hommes, qui finissent par crier quand ils ont tout à fait tord ou tous à fait raison.


Le tumulte est effrayant. Le besoin d’un Président se fait de plus en plus sentir : car s’il y avait un Président, le Président se couvrirait.

Le Porc-Épic trouve la question hérissée de difficultés.

Le Lion, indigné de l’aspect scandaleux que présente l’Assemblée, pousse un rugissement pareil au bruit du tonnerre.

Cette imposante manifestation rétablit le calme.

Le Renard en profite pour se glisser à la tribune.


— À cette vue la Poule tremble de tous ses membres, et se cache derrière le Mouton.


Il dit d’une voix conciliante qu’il s’étonne qu’une question préliminaire, d’une moindre importance que toutes les autres, soulève d’aussi graves débats. — Il loue l’Âne de sa bonne volonté et le Loup de sa vertueuse colère,