vez ne penser à rien, or, j’ai bien des manières de passer mon temps. Avez-vous quelquefois pêché à la ligne ?
— Oui, répondis-je. C’est-à-dire que je suis allé souvent, dans un costume approprié à la circonstance, m’asseoir au bord de l’eau depuis le lever du soleil jusqu’au soir. J’avais une ligne superbe montée en argent avec le luxe d’une arme orientale ; seulement elle était plus innocente. Hélas ! j’ai passé là de douces heures, et j’y ai fait de bien mauvais vers, mais je n’y ai jamais pris de poisson.
— Le poisson, Monsieur, est une chose d’imagination qui n’a aucun rapport avec le bonheur qu’éprouve le véritable pêcheur à la ligne. Peu de personne comprennent les charmes de cette préoccupation singulière qui balance doucement, et sans la moindre impatience, la