Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 2.djvu/25

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peu de sympathies dans la partie éclairée de la population animale. »

Un Cerf-Volant nous a été envoyé en parlementaire ; nous avons daigné l’écouter et lui répondre. « Vous avez parlé, nous a-t-il dit, il n’y en a eu que pour vous ; à chacun son tour. Nous sommes trente-trois millions là— bas, tous extrêmement las de ne faire aucun bruit dans le monde. Nous voulons tous parler et tous écrire. L’ègalité est-elle un droit, oui ou non ? »

« Qu’est—ce qu’un droit ? lui répondit un vieux Corbeau que nos lecteurs connaissent ; summum jus, summa injuria : si vous voulez tous parler, tous les in-folio du monde n’y suffiront pas, dût chacun de vous se contenter d’écrire pour sa part, non une page, mais une ligne, mais un mot, mais une lettre, mais une virgule et moins encore. »

Cette réflexion si judicieuse fut naturellement trouvée absurde.

« Laissez donc, dit le Cerf-Volant ; que ne dites-vous