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Page:Scève - Délie, 1862.djvu/14

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ſuite qu’ils étaient iſſus des marquis de Ceva, illuſtre maiſon piémontaiſe, dont ils prirent les armes faſcées d’or & de ſable de ſix pièces, en les briſant d’une bordure componée de même. Cette prétention, au ſurplus, que ſoutenaient une grande fortune, des charges importantes & de nobles alliances, avait été certifiée & pour ainſi dire ſanctionnée par lettres-patentes de Charles-Emmanuel, duc de Savoie, données à Turin, le 25 janvier 1620.

Maurice Seve était fils d’un autre Maurice, docteur ès lois, juge mage de Lyon & échevin de cette ville en 1504 & 1505 . On croit qu’il vécut dans le célibat & qu’il fut probablement engagé dans les ordres mineurs. Ce que nous ſavons de certain, c’eſt que l’an 1533, il étudiait le droit canon en l’univerſité d’Avignon, lorſqu’il concourut par ſes recherches à la découverte, qui fut faite dans l’égliſe du couvent des Cordeliers, d’un tombeau que l’on crut être celui de la belle Laure, célèbre par les chants de Pétrarque. Les circonſtances de cette découverte & le rôle important qu’y joua Maurice Seve ſont rappelés & décrits avec détail dans une lettre que lui adreſſa Jean de Tournes en lui dédiant l’élégante édition des œuvres du poëte italien qu’il fit paraître à Lyon en 1545.

De retour dans ſa ville natale où il rapportait la réputation d’un habile antiquaire, Maurice Seve débuta dans les lettres par la publication de La deplourable fin de Flamete, elegante imitation de Jehan de Flores eſpaignol, traduicte en langue francoyſe ; Lyon, Francoys Juſte, 1535, pet. in-8, goth.