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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/270

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C'est toujours le même homme.

DOM GASPARD

Hé, qu'est-ce que je vois ?

Dom Diègue de Giron est-ce vous ?

DOM DIÈGUE

Oui, c'est moi.

DOM GASPARD

Qui vous amène ici ?

DOM DIÈGUE

L'amour.

DOM GASPARD

La même chose

Me retient à Tolède, et sera bientôt cause

Que certain Dameret qui me veut supplanter, [515]

Se sentira du don que j'ai de bien frotter.

J'aime deux soeurs.

DOM DIÈGUE

Deux soeurs à la fois ?

DOM GASPARD

Et fort belles ;

Ce doucereux mignon en aime l'une d'elles,

Je le souffrirais bien si l'autre était pour moi ;

Il faut que chacun vive et travaille pour soi : [520]

Mais certain Courtisan devant épouser l'autre,

Je vois ainsi qu'en tout il y va bien du nôtre,

Et qu'à ce courtisan comme à ce dameret,

Avec un certain fer plus pointu qu'un Fleuret,

Dont vous savez, cousin, à quel point je m'acquitte, [525]

Il faudra que je fasse enfin prendre la fuite :

Qu'en dites-vous, cousin ?

DOM DIÈGUE

Moi, qu'il n'est rien de tel.

DOM GASPARD

Je m'en vais pour demain leur dresser un cartel.

DOM DIÈGUE

Je ne vous quitte point.

DOM GASPARD