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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/431

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jean vincent.

Ma foi, tout aujourd’hui ce cavalier et moi
Nous vous avons cherché.

le bailli.

                                              Je suis comme le roi,
On me trouve où je suis.

d. japhet.

                                               Il ne me quitte guére.

rodrigue.

Cette lettre, monsieur, vous apprendra l’affaire.
Qui m’achemine ici.

le bailli lit l’inscription.

                             Pour le bailli d’Orgas.
Je le suis, grace à dieu, vous ne vous trompez pas.

LETTRE.

Bailli d’Orgas, ne manquez pas, la présente reçue, de mettre entre les mains du gentilhomme que je vous envoie, une jeune fille nommé Léonore, qu’un laboureur d’Orgas nommé Jean Vincent a nourrie dès son bas-âge ; elle n’est pas sa fille, comme il le fait croire à tout le monde ; elle est ma niéce, fille de dom Pédro de Toléde, ambassadeur à Rome.

D. FERNAND DE TOLÉDE,
Commandeur de Consuégre.
marine.

Jean Vincent, est-il vrai ?

jean vincent.

                                    N’en doute point, Marine.

d. japhet.

Puisque la villageoise est d’illustre origine,
Graces à son destin je puis, sans déroger,
Avec elle bientôt sous l’hymen m’engager.
Adorable beauté, qui, d’une seule œillade
Avez, d’un homme sain, fait un homme malade ;
Puisque le commandeur peut disposer de vous,
Jetez les yeux sur moi, vous verrez votre époux.