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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/458

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d. japhet.

J’en tâterai tantôt deux, des plus beaux du monde,
Durs, distans l’un de l’autre, et de figure ronde.

foucaral.

Cancaro ! deux tétons, j’en aurois assez d’un.

d. japhet.

Si le ciel m’avoit fait d’un mérite commun,
Léonore auroit pu résister à mes charmes :
Mais je n’ai qu’à paroître, il faut rendre les armes.
Ce fat Zurducaci lui faisoit les doux yeux.

foucaral.

C’est un fat voirement, et Pascal en est deux.

marc-antoine.

Je m’en vais te payer bientôt de ta louange.

d. japhet.

Que j’aurai du plaisir avecque ce bel ange !
Je puis très-justement dire avec feu César,
Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.

foucaral.

                                                     Par hasard,
Si ce vieux commandeur vous donnoit de l’épée ?

d. japhet.

Alors, je ne suis plus César, je suis Pompée.

foucaral.

Que voulez-vous donc faire avec ces chantres-ci ?

d. japhet.

J’en veux dulcifier mon amoureux souci.

foucaral.

Et si le commandeur entend votre musique ?

d. japhet.

Foucaral, ta raison est assez énergique :
Mais aussi j’irai perdre un ducat avancé !

foucaral.

Préférez-vous l’argent à quelque bras cassé ?