L’adresse à ce dessein n’est pas peu nécessaire :
N’y faites pourtant pas tout ce qui s’y peut faire,
Que votre feint amour n’ait rien d’incontinent.
Ce Mari curieux, qu’on nomme impertinent,
N’en a jamais tant fait.
Vous malheureux cadet qu’un aîné peut détruire,
Vous m’osez conseiller ; vous me traitez de sot,
Moi, tous sens, tout esprit, moi dom Blaize, en un mot ?
Mais que peut-on penser d’un homme qui s’ingére
D’aimer une beauté destinée à son frére ?
Et quelle opinion auroit-elle de moi ?
Qui feroit un tel crime ?
Donner une couleur à pareille entreprise,
Que feindre que votre ame est dès long-tems éprise ?
Je ne l’ai jamais vue.
Et n’avez-vous pas vu son portrait à mon cou ?
N’est-il pas digne assez de votre idolâtrie ?
Mais, foin, je l’ai laissé dans notre hôtellerie.
Je m’en vais le querir.
J’irai bien.
Vous iriez fureter ma malle et mes papiers.
Rengaînez, rengaînez votre offre officieuse !
Que ces fréres cadets ont l’ame curieuse !
Je suis des curieux l’ennemi capital.
La belle occasion que m’offre ce brutal !