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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/473

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d. japhet.

Ce seroit l’action d’un cavalier bien sage.

d. alvare.

Laissez votre sagesse, et montrez du courage.

d. japhet.

Je n’en montre que trop : et l’arme que j’aurai,
Que sera-ce ?

d. alvare.

                             Une lance au bois peint et doré.

d. japhet.

Je veux entrer en lice avec la hallebarde.

d. alvare.

Hallebarde contr’un taureau ! dieu vous en garde !

d. japhet.

Et qu’on pourroit-on dire ?

d. alvare.

                                               On s’en moqueroit fort.

d. japhet.

S’en moquera-t-on moins quand on me verra mort ?

d. alvare.

Souvenez-vous au reste, en frappant de la lance,
De choisir bien l’épaule.

d. japhet.

                                         Et pourquoi non la panse,
Et plus large et plus tendre, et plus belle à frapper,
Où l’on peut ajuster cent coups sans se tromper ?

d. alvare.

Cela n’est pas permis.

d. japhet.

                                      Ô le maudit usage !

d. alvare.

Monsieur, encor un coup, ayez bien du courage,
Et le reste ira bien.