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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/502

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La sotte ambition d'enflammer quelques folles,

Qui le seraient assez pour croire en mes paroles,

Ne me mettra jamais en cette extrémité, [340]

De perdre tout mon sang, où vous avez été.

DOM-SANCHE.

Tu fais aller trop loin ta froide raillerie.

Ne la pousse pas tant, et surtout je te prie,

De ne rien dire ici du malheur de Madrid,

Ou bien point de quartier.

CARDILLE à part.

J'ai pourtant tout écrit. [345]

DOM-SANCHE.

Que dis-tu ? [345]

CARDILLE.

Je vous dis que je me sais bien taire

Quand il en est besoin.

DOM-SANCHE.

Tu ne saurais mieux faire.

CARDILLE à part.

Si Flore qui sait tout, allait pour mon malheur,

Par malice, ou sottise éventer son auteur ?

DOM-SANCHE.

Que grondes-tu tout bas ?

CARDILLE.

Je fais un soliloque. [350]

DOM-SANCHE.

Sais-tu bien comme on traite un faquin qui se moque ?

CARDILLE.

Oui, Seigneur ; mais de grâce encor. Si par hasard,

Comme l'on sait toujours les choses tôt ou tard,

Flore allait découvrir votre amour clandestine ;

Mais je ne dis plus rien, voici venir Marine. [355]


Scène II

Marine, Dom Sanche, Cardille