Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/519

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Dans l'affaire d'honneur qui m'amène à Valence ;

C'est du Duc d'Alve.

DOM-LOUIS.

Il a sur moi toute puissance.

               Il lit la Lettre. 

On a enlevé la fille de Dom Pedre de Lara. Le ravisseur est dans Valence ; je vous prie de croire qu'en servant Dom Pedre, qui est mon Parent et mon Ami ; vous obligerez.

Le Duc d'Alve.

Vous avez entendu ce que le Duc m'écrit.

Il a pu vous offrir le bras, et le crédit

D'un homme qui lui doit encore davantage ; [700]

Mais il faut que je sache avant que je m'engage,

Quel est ce Cavalier à qui vous en voulez.

DOM-PEDRE.

Je m'aperçois par là de ce que vous valez,

Et c'est être prudent que prendre connaissance,

Si vous devez ou non, m'offrir votre assistance. [705]

DOM-LOUIS.

Je ne manquai jamais à ce que j'ai promis :

Mais je ne promets rien qui blesse mes amis.

DOM-PEDRE.

Dom Sanche de Lussan, a-t-il l'honneur d'en être ?

DOM-LOUIS.

Non, mais j'ai seulement celui de le connaître !

DOM-PEDRE.

Je vous apprendrai donc, puisqu'il ne vous est rien, [710]

Qu'il est mon ennemi.

DOM-LOUIS.

J'en ferai donc le mien.

DOM-PEDRE.

Ce Dom Sanche à Madrid galantisait ma fille,

Cette peste fatale à sa noble famille.

Un rival l'attaqua dans sa chambre une nuit,

Le laissa demi-mort, et ma fille s'enfuit. [715]