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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/59

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Louize.

Comment peut-il tromper cette belle personne ?

Stefanie.

Comment me trompe-t-il ?

Blanche.

Comment me trompe-t-il ? Ce langage m’étonne.
Savez-vous qui je suis ?

Stefanie.

Savez-vous qui je suis ? Non, je ne le sais pas !
Ce n’est pas votre nom que Blanche de Vargas ?

Blanche.

Je l’avoue.

Stefanie.

Je l’avoue.Et j’ignore aussi qu’on vous marie ?
Mais vous, savez-vous bien la noire perfidie
Qu’un traître, qu’un marquis dom Blaize…

Blanche.

Qu’un traître, qu’un marquis dom Blaize…Ha ! taisez-vous,
Ne venez point ici décrier mon époux.

Stefanie.

Il est donc votre époux ?

Blanche.

Il est donc votre époux ? Au moins il le doit être.

Stefanie.

Elle me fait pitié, Louize !

Louize.

Elle me fait pitié, Louize ! Ô le grand traître !

Blanche.

Ces discours surprenans et pleins d’obscurité,
M’empêchent de répondre à vos civilités.

Stefanie.

Je m’expliquerai mieux, quelque mal qu’il m’arrive ;
Mais qu’on ne dise point à personne qui vive,
Et sur-tout au marquis, que l’on m’ait vue ici :
Ce n’est pas sans raison que je vous parle ainsi.