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Page:Scarron - Le Virgile travesti, 1889.djvu/427

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Parmi tous ces traîneurs d’épée
On lui fit voir Parthénopée,
Tydée, Adraste et maints aussi
Qui ne sont pas nommés ici.
Puis, d’entre les ombres troyennes,
Ses connaissances anciennes
Viennent à son cou se jeter ;
Quand de joie il les voit sauter,
Dieu sait si le Seigneur, de joie,
D’humides pleurs sa face noie.
Glaucus, l’ami de Sarpedon,
Les enfants d’Anténor, Médon,
Thersilocus et Polybète,
Idéus, qui là-bas fouette
Comme en son vivant il faisait,
Lorsque des chars il conduisait ;
Ces braves gens à notre Sire
Firent force contes pour rire,
Et tâchèrent de l’amuser,
Mais ils se firent refuser.
Ensuite aux Grecs, qui l’entrevirent,
Ses armes grande frayeur firent
Quelques-uns pourtant tinrent bon,
Les autres, de grande randon,
L’oeil effaré, la face blême,
Gagnèrent au pied, tout de même
Qu’alors qu’il brûla leurs vaisseaux,
Et fit le fendeur de naseaux.
La plupart d’eux dans leurs retraites,
Crièrent comme des chouettes ;
Aeneas en rit comme un fou,
Et fit après eux hou, hou, hou.
Puis il rencontra Déiphobe,
Au lieu d’habit, soutane ou robe,
N’ayant qu’un méchant caneçon.
Il avait méchante façon ;
Ses naseaux montraient sa cervelle,
Et sa tête, qu’il eut fort belle,
Etait lors comme un gros oignon.
Chaque bras n’était qu’un moignon,