Page:Scarron - Oeuvres T3, Jean-François Bastien 1786.djvu/340

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qui avoit gagné la rue, et qui ne savoit où elle alloit, gagna la premiéte porte qu’elle trouva ouverte. Elle vit de la lumière dans une salle basse, et un cavalier qui s’y promenoit. Elle alla se jetter à ses pieds pour implorer son assistance et sa protection, et fut bien étonnée de le reconnoître pour Dom-Sanche de Villefagnan, qui ne fut pas moins surpris de la reconnoître pour l’idole de son cœur, qui lui apparoissoie pour la quatrième fois. Dom-Sanche s’étoit depuis peu brouillé avec sa femme, qui s’étoit fait séparer de corps et de biens d’avec lui, à cause de ses mauvais traitemens et de ses débauches. Il avoit obtenu de la cour une commission pour aller faire une nouvelle colonie dans les Indes, er il devoit bientôt s’embarquer à Séville. Tandis qu’Héléne lui dit cent menteries, et qu’il est ravi dé la voir disposée à le suivre dans son voyage, la justice fait prendre l’assassin de Montufar, fait chercher Héléne dans Madrid, et se saisit de tout ce qui étoit dans la maison. Dom-Sanche et Héléne allèrent heureusement aux Indes, où il leur est arrivé des avantures qui ne peuvent tenir dans un si petit volume, et que je promets au public sous le titre de la Parfaite Courtisane ou de Laïs Moderne, pour peu qu’il témoigne avoir envie de les apprendre.