Page:Scarron - Oeuvres T3, Jean-François Bastien 1786.djvu/412

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bres ; mais le bruit qu’il fit fut ouï de ceux qu’il Vouloit écouter, et leur conversation cessa, non pas les soupirs de cette personne affligée, dont la voix lui avoit semblé celle de Matilde. On peut se figurer qu’il eut grande impatience de savoir s’il ne se trompoit point : pour s’éclaircir d’un doute $ï im- portant, il étoit prêt de sortir de sa chambre, quand tout-à-coup la porte s’en ouvrit j et à la lumière d’une lanterne sourde il vit entrer quatre hommes Pépée à la main , encre lesquels il remarqua le soldat Calabrois et le maître de l’hôtellerie S’il fut surpris de voir ces hommes dans sa chambre qui n’avoient as la mine d’y venir avec un bon dessein, cet ommes ne le furent pas moins de ne le trouver pas endormi, comme sans-doute ils l’avoient espéré. Hypolite mettant aussi la main à l’épée, leur demanda ce qu’ils cherchoient dans sa chambre à telle heure et en tel équipage ; et il ne les vit pas plutôt se mettre en posture de l’attaquer au lieu de lui répondre, qu’il les chargea le premier d’une vigueur et d’une adresse si extraordinaires, qu’en un moment il les fit sortir de sa chambre à grands coups d’épée. Son valet cependant s’éveilla, courut où le bruit l’appella, et voyant son maître attaaué de tant d’ennemis, e secourut avec valeur, dans le tems qu’ayant déjà blessé tous ceux qui l’avoient attaqué, il en étendit le plus dangereux à ses pieds. Ces hommes se défen- doient en désespérés ; mais quand ils auroient été en plus grand nombre qu’ils n’étoient, ils n’auroient pu résister au vaillant Hypolite j secondé d’un valet aussi courageux que le sien. 11 tua encore un de ses ennemis,, et les deux qui restoient prirent la fuite. Le dépit d’avoir été blessé légèrement à un bras, l’emporta après eux ; et il y a apparence qu’il en eût délivré le monde comme il avoit fait des autres ,