Page:Scarron - Théâtre complet, tome 3, 1775.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

AUTRE BOUTADE.

Je suis le fléau des Pervers,

Et le foudre de la Vaillance

De qui la fatale influence

Dispense les pris et les fers :

C'est moi que tout chacun adore

Depuis les climats de l'Aurore.

Jusqu'aux lieux où s'éteint l'Astre qui fait les jours,

Bref, c'est moi qui suis l'effroyable,

Le dompteur, comme l'indomptable,

Moi qui fus et qui suis, et qui serai toujours.


STANCES DES BOUTADES DE MATAMORE.

Tout palpite par où je passe,

Tout tremblote dessous mes pas,

Tout court de vitesse au trépas,

Et tout crève quand je menace.

Les Dieux endurent mille maux,

Ils trépassent comme marauds.

En regardant ma contenance,

Et si l'Amour d'entre les Dieux

Ne peut mourir en ma présence,

C'est à cause qu'il n'a point d'yeux.