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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/133

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mœurs, la fainéantise communes à la généralité des Noirs ne sont pas des maux éventuels ; nous l’avons déjà dit, l’antiquité faisait identiquement les mêmes reproches à ses esclaves ; ce sont vices inhérents à l’esclavage, ils tiennent à sa condition. C’est un des effets de la servitude d’avilir l’esclave et d’endurcir le maître, et le maître voudrait traiter les esclaves comme des hommes qu’il ne le pourrait pas. Un auteur anglais a dit avec une heureuse énergie d’expression : « On ne peut pas plus régler humainement l’esclavage qu’on ne pourrait régler l’assassinat. »


§ III. — Quoi qu’en disent les colons et leurs délégués, les esclaves veulent être libres.

Si l’on en croit les colons, les Nègres sont « des bêtes brutes pour qui la liberté serait un présent funeste. » Dans le cas où l’on consulte ces bêtes brutes, « on n’en trouve pas une qui désire retourner dans son pays[1]. »

  1. À côté de cette assertion de M. Félix Patron, extraite de sa brochure mentionnée plus haut, lisez le journal de voyages de Denham, Clapperton et Oudney,