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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/140

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culait, en 1788, que la traite avait ravi à l’Afrique plus de 60 millions d’habitants. M. Schœll[1], moins exalté que lui, fait encore monter ce nombre à 30 millions ! Ce ne sont point là des phrases philanthropiques… Ainsi, des planteurs, depuis 1511 que le roi Ferdinand fit transporter dans ses domaines un assez grand nombre de Noirs achetés ou volés sur la côte, avaient déjà par eux-mêmes ou par leur fait dévoré à l’Afrique 30 millions de ses enfants, quand on se permit de porter les yeux sur leurs propriétés ! et ils osent se plaindre ! et quand on veut arrêter cette monstrueuse consommation d’hommes, ils disent que des déclamations portent le trouble dans des colonies bien heureuses !!! Ô honte ! ô sainte colère !


§ IV. — Il est faux de dire que les Nègres en état de liberté ne travaillent pas.

En demandant que l’on prépare les Nègres pour la liberté, leurs ennemis témoignent de grandes craintes sur leur prétendue indolence

  1. Abrégé des traités de paix.