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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/50

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même auteur devenu consul général de France à la Havane, a écrit depuis que ces Africains « aussi avancés que la plupart de nos paysans d’Europe » gagnaient par l’esclavage sous le rapport moral[1] !

Caillé, qui avait pénétré jusqu’à Tombouctou, Caillé dont le courage honorait tant la France et que la France a laissé mourir oublié, a vu, dans tous les pays qu’il a parcourus pour arriver à Jenné, de la monnaie, des marchés, des douanes et même des mendiants. N’est-ce pas de la civilisation ? Laissons-le parler lui-même[2]. « Le peuple qui habite les bords de la fameuse rivière d’Hioliba (sans nul doute le Joliba de Mungo Park, c’est-à-dire le Niger) est industrieux ; il ne voyage pas, mais il s’adonne aux travaux de la campagne, et je fus étonne de trouver dans l’intérieur de l’Afrique l’agriculture à un tel

  1. Mémoire adressé au ministère des affaires étrangères vers la fin de 1837, et communiqué par ce ministère à la commission Passy, 1838. Nous en devons l’extrait à l’obligeance de M. Isambert.
  2. Journal d’un voyage à Tombouctou et à Jenné dans l’Afrique centrale.