Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/89

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Que toute la constance humaine
Ne peut facilement gravir !

Pendant que mon âme embrasée
Par une mortelle douleur, pense au ciel.
De mon humble retraite silencieuse
Je te salue ! ô montagne majestueuse !

Combien dans un temps plus heureux,
Assis sur tes flancs avec ma chère Lesbie,
Par degré s’augmentait
Le contentement de nos cœurs.

Quand le soleil tombant, le jour cessait,
Ses mains avec les miennes s’entrelaçaient ;
Ses regards avec les miens se rencontraient :
Un tendre adieu après nous séparait.

Que cette montagne me paraissait heureuse !
Que sa verdure était gracieuse !
Que sa fraîcheur était aimable !
Que son horizon était lumineux !

Qui a détruit tant de félicité ?
Quel nuage sombre est venu
Tout attrister ?
Ma belle ne paraît plus !

Les champs n’espèrent plus la voir,
Et le mont cesse de me plaire,