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Page:Schelle - Le Docteur Quesnay.djvu/369

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On répéta de tous côtés que la liberté, bonne en théorie peut-être, ne résistait pas à la pratique, qu’elle faisait pencher la balance du commerce en faveur des étrangers, qu’en élevant le prix des subsistances, elle amenait la hausse des salaires et nuisait à l’industrie, qu’enfin elle favorisait le monopole des grains.

Depuis longtemps les économistes avaient affirmé que l’exportation, quoique avantageuse au producteur, ne devait pas nuire au consommateur. Mais ils avaient trop insisté sur les profits que le laboureur devait en tirer. « En achetant la livre de pain quelques liards plus cher, avait dit Quesnay, les citoyens dépenseront moins pour satisfaire à leurs besoins ; le pain n’est pas la seule nourriture des hommes ; c’est l’agriculture qui fournit les autres aliments ; si elle est prospère, elle les donnera à meilleur marché. »

Les économistes s’étaient félicités des effets du renchérissement pour les producteurs dans les années d’abondance ; on les fit parler pour tous les temps. Il fut entendu qu’ils étaient partisans de la cherté du pain dans l’intérêt des propriétaires, quoiqu’ils vou-