Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/143

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regarde, en outre, la subordination de la physique à la chimie comme funeste à l’une et à l’autre. La chimie usurpant ainsi un rôle qui n’est pas le sien, et voulant expliquer les phénomènes physiques par la cohésion, l’affinité, etc., perd le sens propre de ses phénomènes ; elle oublie que ceux-ci sont ceux de la nature vivante, que là, aussi, dans son propre domaine, est la vie, là sont des puissances et des forces innées à la matière. Il reconnaît les richesses de ses découvertes positives, mais il veut qu’elles soient ramenées à ce point de vue , ou si la chimie reste ce qu’elle est, une recherche empirique sur un ordre particulier de phénomènes, qu’elle se borne au rôle inférieur de faire des expériences ; dès qu’elle a la prétention de devenir une véritable science, elle n’est plus qu’une branche de la science générale de la nature et doit partir de son idée générale. Il en est de même de la météorologie ; les changements qui s’opèrent à la surface de la terre ne peuvent se comprendre que dans leur rapport avec la structure générale de l’univers. La mécanique appartient à la fois aux mathématiques appliquées et à la physique. Enfin , cette séparation des sciences physiques et des sciences naturelles ou organiques est elle-même une division artificielle et factice. La science absolue de la nature comprend, dans un seul et même tout, les phénomènes de la nature inorganique et organique ; c’est toujours le développement du même principe absolu, à des degrés divers et à des puissances différentes.