Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/150

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Quartozième leçon. Sur la science de l’art. Scbelling, qui assigne à l’art un rang si élevé dans son système, ne pouvait manquer de lui donner une place importante dans les études académiques ; c’est par là que se terminent ces leçons.

Une université n’est pas une école des beaux-arts ; ce n’est pas là que l’on apprend à devenir statuaire, peintre ou musicien. Mais les principes et la théorie des beaux-arts, leur histoire et les lois qui président à leur développement sont l’objet d’une étude du plus haut intérêt, qui laisse un vide dans le cadre du haut enseignement, si elle y est omise. Schelling ne trouvait alors, dans les universités allemandes, rien qui y répondit, si ce n’est la philologie qui, combinée avec la haute critique, doit aboutir à une histoire philosophique de la littérature. Quand aux arts du dessin, une histoire purement érudite et archéologique est tout à fait insuffisante. Il réclame donc, pour cette science devenue depuis une des branches les plus florissantes de l’enseignement supérieur chez nos voisins, des bases plus larges et un point de vue plus élevé. Il s’attache, dans cette leçon, à montrer sa possibilité, son véritable objet et son utilité.

1° Une philosophie de l’art est-elle possible ? Des difficultés s’élèvent ici et du côté de l’art et du côté de la philosophie elle-même.

Qu’est-ce que l’art en effet ? N’est-ce pas une imitation de la nature ? son but est de substituer l’apparence à la réalité, de produire l’illusion. Quoi de