Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/188

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phie, qui saisit l’homme tout entier et le touche par tous les côtés de sa nature, est encore plus propre à affranchir l’intelligence des bornes étroites d’une éducation exclusive, et à l’élever dans la région de l’universel et de l’absolu. Mais, ou il n’existe entre la science générale et la branche particulière des connaissances humaines à laquelle chacun se consacre, aucun rapport, ou la science, dans sa généralité, ne peut descendre jusqu’à montrer elle-même ces rapports. De sorte que celui qui n’est pas en état de les connaître par lui-même, se voyant, dans l’étude des sciences particulières, privé de la direction de la science absolue, aime mieux alors s’isoler à dessein du tout vivant, que de consumer inutilement ses forces à poursuivre cette unité qui lui échappe malgré tous ses efforts.

La préparation particulière à une certaine spécialité doit être précédée de la connaissance du tout organique que forment entre elles les sciences. Celui qui se livre à l’étude d’une science spéciale doit apprendre à connaître la place qu’elle occupe dans ce tout et l’esprit particulier qui l’anime, aussi bien que le mode de développement par lequel elle se rattache à la construction harmonique de l’ensemble. Par là, il saura aussi la manière dont il doit la traiter pour la concevoir, non en esclave, mais en homme libre, et dans son esprit général.

Vous comprenez déjà, d’après ce qui précède, qu’une doctrine sur la méthode des études académi-