Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/195

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les stériles qui, parce qu’il leur est refusé de produire, se plaisent à accumuler de pareilles matières inorganiques, et ne révèlent par là que leur incapacité.

Puisque j’ai exprimé cette idée de la destination de toute science, je n’ai rien de plus à ajouter sur la dignité de la science en elle-même. Pas une des règles que je dois poser dans la suite sur la manière de cultiver ou d’apprendre la science, ne découlera d’un autre principe que de cette seule idée.

Les historiens de la philosophie racontent de Pythagore que, le premier, il substitua au nom de science σοφα usité jusqu’alors, celui de philosophie φιλοσοφια amour de la sagesse, d’après ce principe : que Dieu seul est sage. Quelle que soit la vérité historique de ce récit, ce changement, ainsi que le motif par lequel il est expliqué, prouve que l’on a reconnu que toute science est une aspiration de l’homme à communiquer avec l’essence divine, à participer de cette science première dont l’univers est l’image, et dont la source est dans l’intelligence éternelle. Suivant la même conception, la science étant nécessairement une, et chacune de ses parties n’étant qu’un membre dans l’organisation de l’ensemble, toutes les sciences et tous les genres de connaissances sont les parties d’une seule et même philosophie, c’est-à-dire de cette tendance à participer de la science divine.

Maintenant, tout ce qui procède immédiatement de l’absolu comme de sa racine est également absolu,