Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/211

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tâche ? » — Précisément des Académies où ils reçoivent leur première culture selon cet esprit. Que l’on accorde seulement à celles-ci la liberté de la pensée, et qu’on ne la restreigne pas par des considérations qui ne s’appliquent nullement aux rapports scientifiques, des maîtres se formeront eux-mêmes, capables de satisfaire à ces conditions, et qui seront en état d’en former d’autres à leur tour.

On pourrait demander s’il convient, en général, de réclamer en quelque sorte, au nom de la science, des conditions pour les Académies, lorsqu’il est suffisamment reconnu et admis qu’elles sont des instruments de l’Etat, instruments qui doivent être appropriés au but auquel il les destine. Or, si l’intention de l’Etat était qu’en ce qui concerne la science, une certaine mesure, une certaine réserve, fût toujours observée, qu’elle se bornât à ce qui est pratique et utile, comment pourrait-on attendre ensuite des professeurs une tendance progressive, espérer qu’ils prendraient plaisir à cultiver leur science par amour pour les idées ? —

II s’entend parfaitement de soi-même que nous supposons en général et que nous devons supposer, que l’État veut voir, dans les Académies, des établissements réellement scientifiques. Tout ce que nous soutenons à leur égard n’a de sens qu’à cette condition. L’Etat pourrait, sans contredit, supprimer les Académies ou les transformer en écoles industrielles, ou en autres du même genre ; mais il ne peut