Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/242

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ses organes les plus immédiats, où la connaissance s’identifie avec elle, ce qui réfléchit avec ce qui est réfléchi, sont comme les sensoria généraux dans le corps organique de la science. Nous devons partir de ces organes centres pour voir la vie en sortir et se répandre par diverses sources jusque dans les parties les plus extérieures.

Pour celui qui n’est pas encore lui-même en possession de ce savoir qui est identique avec la science absolue, il n’y a pas d’autre route qui le conduise à le reconnaître que de le voir opposé à l’autre mode de connaissance.

Il m’est impossible de faire comprendre ici comment nous arrivons à connaître en général quelque chose de particulier. Mais il est facile de montrer qu’une telle connaissance ne peut être rien d’absolu et par là rien d’inconditionnellement vrai.

On ne doit pas entendre cela dans le sens d’un scepticisme empirique qui doute de la vérité des représentations sensibles, c’est-à-dire qui ont uniquement pour objet le particulier, scepticisme qui s’appuie sur les erreurs des sens ; de sorte que, s’il n’y avait pas d’illusions d’optique ou autres, nous pourrions être alors suffisamment certains de la réalité de nos connaissances sensibles. Qu’on ne l’entende pas davantage dans le sens d’un grossier empirisme qui doute de la vérité des représentations sensibles en général, parce que les impressions d’où elles naissent passent d’une âme dans une autre, et dans ce che-