Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui sont jeunes maintenant doivent encore faire cet examen plus tard, il faut étudier sérieusement la philosophie ; — Ou ce sont des changements qui ont un rapport réel avec la philosophie, ce sont des métamorphoses de sa forme. Son essence est invariablement la même, depuis le premier qui l’a formulée ; mais elle est une science vivante, et il existe un penchant artistique en philosophie comme en poésie.

Si des changements s’accomplissent encore dans la philosophie, c’est la preuve qu’elle n’a pas encore atteint sa forme dernière et son existence absolue. Il existe des formes inférieures et des formes plus élevées, des formes plus exclusives et des formes plus compréhensives ; mais chaque nouvelle philosophie, comme on l’appelle, doit avoir fait faire un nouveau pas dans la forme. Que les systèmes se succèdent rapidement, cela se conçoit, puisque le dernier venu aiguise immédiatement l’esprit et allume son désir de connaître. Mais lors môme que la philosophie serait exposée sous sa forme absolue (et elle ne l’a pas encore été autant que cela est possible), personne ne serait dispensé de la saisir en même temps dans ses formes particulières. Les philosophes ont cela de tout-à-fait propre, qu’ils sont aussi bien d’accord dans leur science que les mathématiciens (tous ceux qui ont mérité ce nom étaient réellement d’accord), et que chacun cependant peut être original, ce qui n’a pas lieu pour les mathématiciens. Les autres sciences peuvent s’estimer heureuses lorsque ce