Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/326

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a dû arriver afin que fût accompli ce qui était écrit.

Il faut ajouter ici la méthode insipide, en vertu de laquelle, sous prétexte que ceci ou cela n’était qu’une façon de parler selon l’emphase orientale, les idées triviales de la raison commune la plus bourgeoise, de la morale et de la religion modernes, ont été transportées dans l’explication des documents primitifs.

Enfin, cet éloignement pour la spéculation s’est aussi étendu à renseignement populaire, qui, dès lors, devait être purement moral et totalement dépourvu d’idées. La morale, on ne peut en douter, n’est pas le trait caractéristique du christianisme. Ce n’est pas à cause de quelques maximes morales, comme celles de l’amour du prochain, etc., que le christianisme a existé dans le monde et dans l’histoire. Or, ce n’est pas la faute de ce rationalisme vulgaire, si les prédications morales ne sont pas descendues encore plus bas, et jusqu’aux détails de l’économie domestique. Les prédicateurs, à diverses époques, devaient être, à la lettre, agriculteurs, médecins : Que sais je encore ? Et non-seulement recommander la vaccine en chaire, mais aussi la meilleure manière de cultiver les pommes de terre.

Je devais parler de l’état où se trouve la théologie, parce que je ne pouvais espérer de rendre clair ce que j’avais à dire sur cette science, autrement qu’en l’opposant à la manière dont elle est généralement traitée.