Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/350

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par une action de la puissance créatrice absolue, et d’après les mêmes lois ; de sorte que, dans l’univers, il n’y a en soi aucun désaccord, mais la plus parfaite unité.

Pour concevoir la nature comme la naissance générale des idées, nous devons remonter à l’origine et à la signification de celles-ci elles-mêmes.

Cette origine consiste dans la loi éternelle de l’Être absolu, qui consiste à se manifester à lui-même. En vertu de cette loi, l’action créatrice de Dieu est une incarnation de l’universel et de l’essence divine dans des formes particulières ; d’où il résulte que celles-ci, quoique particulières, sont cependant aussi des universaux et ce que les philosophes ont appelé monades ou idées.

On démontre plus au long, dans la philosophie, que les idées sont les seules médiatrices par lesquelles les choses particulières peuvent être dans Dieu, et que, d’après ce principe, il y a autant d’universaux que de choses particulières ; que, cependant, à cause de l’identité de leur essence, il n’y a dans toutes qu’un seul être universel. Maintenant, quoique les idées soient dans Dieu purement et simplement d’une manière idéale, elles ne sont cependant pas mortes, mais vivantes. Ce sont les premiers organismes par lesquels Dieu se contemple lui-même, qui, par conséquent, participent de toutes les propriétés de son essence, et de la réalité invisible et absolue, quoique sous une forme particulière.