Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/375

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comme le principe universel des manifestations vivantes. Les formes particulières ne sont nullement accidentelles dans la matière ; ce sont des formes originelles, innées et nécessaires. Car, de même que l'unité de l'idée, dans l’espace, se développe en trois dimensions, la vie et l'activité s’expriment aussi selon le môme type et par trois formes qui, par conséquent, sont aussi inhérentes à l'essence de la matière que les trois dimensions. Par cette construction, il n’est pas seulement certain qu’il n’existe que trois formes du mouvement vivant des corps, mais par là est trouvée, pour toutes leurs déterminations particulières, la loi générale d’après laquelle elles peuvent être considérées comme nécessaires.

Je me bornerai ici, d’abord, au processus chimique, puisque la science des phénomènes sous lesquels il se manifeste est devenue une branche spéciale de la connaissance de la nature.

Le rapport de la physique à la chimie s’est réduit, dans ces derniers temps, à une subordination presque complète de la première à la seconde. La clef, pour l’explication de tous les phénomènes de la nature et môme des phénomènes de l’ordre le plus élevé, du magnétisme, de l’électricité, etc., devait être donnée par la chimie ; aussi, à mesure que toute explication des phénomènes de la nature était attribuée à celle science, elle perdait elle-même le moyen de comprendre ses propres phénomènes. La chimie moderne avait conservé encore quelque chose de la jeu-