Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/463

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science, une nouvelle croyance qui aient le pouvoir de l’enthousiasmer pour des travaux capables de le rajeunir et de lui rendre sa splendeur d’autrefois. A la vérité un art qui serait de tout point semblable à celui des siècles passés ne reviendra plus ; car la nature ne se répète pas. Un second Raphaël n’apparaîtra pas, mais un autre qui, d’une manière également originale, parviendra au sommet de l’art. Faites seulement que cette condition fondamentale dont nous avons parlé soit remplie, et l’art reprenant une vie nouvelle montrera, comme autrefois, sa vraie destination dans ses premières œuvres. Dans la formation d’un caractéristique bien déterminé, pourvu, d’ailleurs qu’il procède d’un talent original, la grâce est déjà présente, quoique enveloppée, et dans tous deux l’âme elle-même se fait pressentir. Les œuvres qui naissent ainsi, malgré l’imperfection inhérente à tout ce qui commence, sont déjà des œuvres marquées du cachet de la nécessité et de l’immortalité.

Nous devons le confesser, dans cet espoir de voir renaître un art entièrement original, nous avons principalement la patrie devant les yeux. A l’époque où l’art se réveillait en Italie, sur le sol national avait déjà poussé la tige puissante de notre grand Albert Durer, production éminemment originale du génie Allemand et qui, cependant, n’offre pas une parenté moins manifeste avec celles dont un soleil plus propice faisait arriver les doux fruits à leur plus haute maturité. Ce peuple d’où est sortie la plus grande