Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/506

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De la succession des systèmes philosophiques et de la manière de traiter l’histoire de la philosophie.

(Appendice pour servir à la cinquième leçon des Etudes Académiques.)

On sait que l’Académie royale des Sciences de Prusse donna, comme sujet de prix pour l’année 1795, la question suivante : Quels sont les progrès accomplis par la métaphysique en Allemagne, depuis l’époque de Leibnitz et de Wolf ? Si la question est d’un haut intérêt, les difficultés de la réponse ne sont pas moins évidentes. On pouvait facilement prévoir qu’un Lebnitzien, à la fin de ses recherches, ne manquerait pas de recourir à son catéchisme de Wolf, un Kantien de représenter ses propres travaux comme le couronnement des progrès de la philosophie jusqu’à nos jours. Au milieu de la querelle, alors comme aujourd’hui engagée entre les divers systèmes, il n’était guères possible d’espérer une solution impartiale.

Dans la réponse à une pareille question on peut être impartial de deux manières : — Ou l’on se contente du rôle de l’humble philosophe qui renonçant d’avance, autant que possible, à tout idéal élevé de la philosophie, également tolérant et intolérant envers toute tentative de développer une doctrine originale, attend si peu de la philosophie en général, que finalement le mérite de chaque système ne lui apparaît