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Histoire. — De la notion de l’Histoire.

La production d’une constitution générale de droit, ne peut être abandonnée au hasard, et on ne peut en attendre une que du libre jeu des forces que nous apercevons dans l’histoire. D’où s’élève la question : Une série d’événements sans plan et sans but peut-elle mériter le nom d’histoire ; et n’y a-t-il pas aussi, dans la simple notion de l’histoire, la notion d’une nécessité sous laquelle le libre arbitre est contraint de plier ?

Il faut, avant tout, nous assurer de la notion de l’histoire.

Tout ce qui arrive n’est pas, pour cela, objet de l’histoire. Les événements physiques, par exemple, n’ont droit à une place dans l’histoire que par l’influence qu’ils ont eue sur les actions humaines. Mais, ce qui arrive d’après une règle connue, ce qui revient périodiquement, ou, en général, une conséquence qui peut être calculée à priori, mérite bien moins encore d’être considéré comme objet historique. Si l’on voulait parler d’une histoire de la nature, dans le sens propre du mot histoire, on devrait représenter la nature comme étant évidemment libre dans ses productions, comme ayant produit toute leur multiplicité successivement, par de constantes déviations d’un seul principe originel, et ce serait alors une histoire, non des objets de la nature (ce