Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/57

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aussi, sous une forme dramatique, une spirituelle réfutation du système absurde et grossier de l’imitation de la nature, et de l’illusion comme source des jouissances que nous font éprouver les beaux-arts.

Nous ne cherchons pas à le dissimuler, un des principaux caractères qui ont désigné ces divers écrits à notre choix, c’est la forme littéraire. Les Études académiques, le Discours sur les Arts du Dessin, le morceau sur Dante, sont les seuls écrits de Schelling où ce philosophe ait consenti à ne pas exprimer sa pensée sous des formes métaphysiques, et se soit rapproché du langage vulgaire. Encore ne voudrions-nous pas répondre que, dans plus d’un endroit, nos lecteurs ne désirassent moins de laconisme, des termes plus explicites, à la fois moins abstraits ou moins figurés. Toutefois, ces défauts, qui tiennent en partie à la manière habituelle et au style de l’auteur, en partie à ce que le professeur s’adressait à un auditoire déjà familiarisé avec ses idées, ne sont pas tels qu’on ne puisse généralement saisir sa pensée sans grande contention d’esprit et sans autre préparation qu’une connaissance générale de l’idée qui sert de base au système. Si, sous ce rapport, nous avons préféré ces écrits à d’autres du même philosophe, qui offrent un caractère plus scientifique et plus ésotérique, ce n’est pas que nous ayons visé à la popularité ou fui des difficultés qui sont plus en réalité pour le lecteur que pour le traducteur (il est en général plus facile de calquer des formules métaphy-