Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/92

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ble reflet, l’espace et le temps et dans les lois mathématiques qui mesurent l’étendue et la durée.

L’espace, en effet, est une existence dont on peut dire qu’elle est à la fois abstraite et concrète, idéale et réelle, infinie et finie, indivisible et divisible. Invariable, fixe, immobile, on ne peut mieux le désigner et le définir qu’en disant qu’il est ; l’être épuise son idée. C’est donc l’absolu dans le monde matériel et visible.

Dans le monde idéal ou de l’histoire, où les événements se succèdent sans laisser aucune trace, où tout nous offre une instabilité perpétuelle, rien n’est à proprement parler, tout se succède et se développe. Qu’elle est donc l’idée qui réponde celle du temps ? celle de l’activité continue. Le temps c’est donc l’activité pure, comme l’espace immobile est l’être pur. Aucun être comme tel n’est dans le temps, mais seulement les modifications de l’être, les changements qui apparaissent comme des manifestations de son activité, mais n’épuisent jamais le fond permanent de sa substance. Aussi dans le temps, tel que les sens et l’imagination le conçoivent, la cause, il est vrai, précède l’effet, le possible le réel, mais, aux yeux de la raison, les deux termes encore se confondent et s’identifient

De cette manière de concevoir l’espace et le temps, Schelling tire cette conséquence relativement aux mathématiques :

Si dans la pure intuition de l’espace et du temps