Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/101

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propre volonté, un dieu soumis à la souffrance et aux conditions du temps. Je crois maintenant avoir démontré comment ces trois ne sauraient être qu’un dans une seule et même essence, et aussi comment le fini, comme fini, quoique sans le temps existe avec l’infini.

Lucien.

Tu nous as fait descendre dans les profondeurs mystérieuses de l’incompréhensible, mais je suis maintenant curieux de voir comment tu vas nous ramener, de là, à la conscience de nous-mêmes, au-dessus de laquelle tu viens de prendre un tel essor.

Bruno.

Je ne regarde point cette dernière objection comme un reproche ; car je n’ai fait autre chose que prendre dans son sens le plus absolu l’idée que tu as toi-même établie en principe.

Lucien.

Tu n’as pas fait autre chose, à la vérité ; mais tu l’as fait de manière que cette unité absolue cesse d’être le principe de nos connaissances ; et