Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/122

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son tour, avec ce par quoi il est réel, cette unité elle-même ; tandis qu’avec ce qui en elle est la forme, il n’est plus que l’unité relative du fini et de l’infini. Donc, plus une chose est parfaite, plus elle s’efforce de représenter l’infini dans ce qui en elle est fini, afin de rendre ainsi, autant que possible, le fini en soi égal à l’infini en soi. Or, plus le fini, dans un être, tient de la nature de l’infini, plus il participe à l’immortalité du tout, plus il est durable et parfait en soi, et moins il a besoin de ce qui est en dehors de lui. De cette nature, sont les astres et tous les mondes, dont les idées, de toutes celles qui sont en Dieu, sont les plus parfaites, parce qu’elles expriment le mieux cette existence du fini avec l’infini en Dieu.

J’entends par mondes l’unité première de chaque monde, qui seule produit dans chacun d’eux cette diversité et cette variété d’êtres particuliers, de la même manière que l’unité absolue engendre la multiplicité infinie de toutes choses. Ainsi, les mondes s’efforçant, chacun en particulier, de représenter en soi l’univers