Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/141

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il existât une trace du particulier, afin que les yeux du corps pussent ainsi l’apercevoir et ressentir ce ravissement indicible qu’inspire toujours la beauté en se découvrant dans les choses concrètes ; et qu’en même temps les yeux de l’âme, par la perception de cette unité impérissable exprimée dans la différence, fussent à même d’arriver jusqu’à l’intuition de la beauté absolue et de son essence.

C’est pourquoi, en se dévoilant dans les cieux à l’œil mortel, la beauté a voulu que cette égalité absolue, qui dirige les mouvements des sphères, parût divisée en deux points ; que dans chacun d’eux, il est vrai, cette même unité de la différence et de l’indifférence fût exprimée ; mais que, dans l’un, la différence devint égale à l’indifférence, et que, dans l’autre, l’indifférence fût égale à la différence ; et qu’ainsi, la véritable unité fût toujours présente par le fait, mais non par l’apparence. De cette manière, il arrive que, premièrement, les sphères se meuvent dans des lignes qui rentrent, il est vrai, en elles-mêmes comme