Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/162

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vante, au contraire, se trouve en dehors d’elle dans l’infini, et qu’elle n’a, par conséquent, qu’une vie extérieure dans l’absolu.

A chaque mode passif d’être, correpond dans l’univers un mode actif, et chaque créature, outre qu’elle est une manière particulière d’être, participe encore à l’idée vivante, et jouit aussi d’une existence intime dans l’absolu ; mais comme elle n’exprime que d’une manière imparfaite l’infini dans le fini que cette idée représente, et qu’elle ne fait que participer à cette dernière, elle n’est point le principe qui perçoit, mais elle se trouve seulement dans un rapport de différence avec lui.

Or, l’âme étant de la nature de l’infini en soi, et le corps, quoique fini, représentant néanmoins l’univers dans le fini infini, cette égalité absolue, cachée en Dieu de l’infini qui est le type, et du fini infini qui est le reflet, se révèle dans l’être temporel. Ainsi, le type primitif par rapport auquel l’âme et le corps, la pensée et l’être ne font absolument qu’un, portera en soi l’essence de l’Éternel, de l’Indivisible, dans lequel l’idée est aussi le