Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/249

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que le principe individuel en a mis en elle. Ainsi, chacune en particulier détermine, de la même manière, la mesure de son activité et de sa passibilité en cessant d’être en communauté immédiate avec l’éternel qui renferme les idées de toutes les choses, sans que celles-ci puissent s’impressionner les unes les autres, étant toutes également parfaites, également absolues.

Donc, aucune substance, en tant que substance, ne peut être sous l’influence d’une autre, ni même influer sur elle ; car, toute substance proprement dite, est indivisible, entière, absolue, l’unité même. Le rapport de l’âme au corps n’est point un rapport de différence à différence, mais d’unité à unité, dont chacune, considérée en soi, représentant l’univers selon sa nature particulière, s’accorde avec l’autre, non par l’enchaînement de la cause et de l’effet, mais par l’harmonie préétablie dans l’éternel. Cependant le corps, comme tel, est mû par le corps, car il n’appartient qu’au phénomène ; mais dans le véritable monde, il n’y a point de transition, car