Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/56

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ment, ils vivent encore ; tandis que pour les profanes, tout n’est que malheur. » Et Aristophane, dans les Grenouilles, fait ainsi parler les morts bienheureux :

« Car pour nous seuls luisent ici le soleil et la douce lumière ; tous, tant que nous sommes, qui avons pris part jadis à l’initiation, selon le droit d’une coutume sacrée, nous avons toujours vécu parmi des étrangers et des concitoyens. »

Néanmoins ces mystères furent toujours inaccessibles au vulgaire, et ; comme tels, ne cessèrent jamais d’être honorés et strictement observés ; d’où nous devons conclure que malgré la participation du grand nombre, il y avait quelque chose dans leur nature qui s’opposait à ce qu’ils pussent être profanés. Quant au but des mystères, il n’est autre que celui de montrer aux hommes les formes modèles de toutes les choses dont ils ont coutume de ne voir que les images. C’est ce que Palyhymnio, qui assistait hier à notre réunion, nous démontra parfaitement ; car, tandis que nous revenions ensemble à la ville, nous nous entretîn-