Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/76

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la division, et à quelle distance ne laisses-tu pas derrière toi de soi-disant philosophes qui opposent d’abord l’unité, puis la multiplicité, et enfin toutes deux, l’une à l’autre ! Attachons-nous donc fortement à cette sublime idée, et sans descendre de la hauteur d’où nous l’avons d’abord aperçue, plaçons entre la pensée et la perception une unité telle, que ce qui est exprimé par l’une le soit aussi par l’autre, que les qualités de l’une soient de même celles de l’autre, et que toutes deux ne se réunissent pas seulement dans un tiers, mais ne fassent qu’une seule et même chose en soi, et avant toute séparation ; conséquence qui découle de l’excellence même de cette nature qui, en soi, n’est ni la pensée, ni la perception, ni toutes deux à la fois ; mais l’unité de l’une et de l’autre. Or, ne vois-tu pas que cette unité de la perception et de la pensée renferme implicitement aussi celle du fini et de l’infini, et qu’ainsi, sous différentes dénominations, nous avons fait d’un seul et même principe le principe suprême ?