Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/39

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les pays, et qui n’a pas applaudi à la création parmi nous d’une chaire de législation comparée ?

Au dix-huitième siècle, la nation allemande avait raison de se plaindre que l’imitation de la littérature française l’eût envahie et que le plus grand de ses rois écrivît lui-même en français, mais ensuite, quand elle eut reconquis son indépendance littéraire, elle put sans danger faire l’étude la plus assidue de toutes les littératures du monde.

Enfin il ne s’agit pas de jeter au milieu d’un peuple encore peu cultivé les idées d’une civilisation très-avancée ou corrompue[1]. Il n’y a point d’idées trop fortes que les Français ne puissent recevoir et s’assimiler sans danger.

Malgré la variété que présente la civilisation des peuples divers de l’Europe qui se livrent avec

  1. Catherine II, que Voltaire eut tort le flatter, ayant convoqué à Moscou des députés de toutes les provinces de son vaste empire, leur mit entre les mains l’Esprit des Lois de Montesquieu. On sait ce qu’il en advint. Dans ce moment-ci les journaux annoncent, quelques-uns avec un air, de triomphe, qu’un Hetmann de Cosaques a traduit en langue russe les poésies de Parny, voire même la Guerre des dieux !