Page:Scherer - Études sur la littérature contemporaine, t. 3, 1885.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
290
LITTÉRATURE CONTEMPORAINE


J’arrive à la dernière partie, celle qui traite des sciences morales et politiques. C’est, à mon ais, la moins nouvelle et la moins parfaite. J’excepte de ce jugement les renseignements statistiques sur une foule d’institutions, d’établissements, de points de droit, de matières administratives. Ces informations sont d’une utilité évidente. Mais, à côté delà statistique, il y a la théorie, les idées morales, les doctrines politiques, et c’est là que je trouve bien des critiques à faire.

Quand je parle de doctrines politiques, j’ai tort. Il n’y a rien de semblable dans ce dictionnaire. Il est resté, autant que possible, en dehors des discussions, et peut-être le devait-il. Mais cela ne suffit pas pour justifier un dictionnaire des sciences morales et politiques qui n’a que trente lignes sur la Démocratie, trois sur la Révolution, et rien sur les libertés civiles et politiques ! N’y avait-il donc pas moyen de parler de ces sujets historiquement et objectivement (comme on dit en Allemagne), sans tomber dans les considérations périlleuses, sans emprunter le langage des partis ? MM. Bachelet et Dezobry n’ont-ils pas été obligés de se prononcer sur des questions non moins délicates ? N’ont-ils pas traité tous les problèmes de la philosophie ? Il est vrai qu’ils ont pris à cet égard le parti le plus sûr : ils se sont ralliés à la philosophie officielle.

Il y aura un chapitre curieux à faire, quand on écrira un jour l’histoire du dix-neuvième siècle en France ; ce sera le chapitre de la philosophie. L’écrivain qui entreprendra cette tâche se trouvera en face d’une situation